La cage aux Folles

Libère ta parole! Cet espace est dédié aux femmes et personnes LGBTQ2S+ du Québec et ailleurs au Canada ayant vécu l'hospitalisation forcée en psychiatrie. Ouvert à quiconque intéressé à partager sur un sujet thématique. Free your voice! This space is to document forced hospitalization in psychiatry of women and LGBTQ2S+ communities across Québec and Canada. Open to everyone as well that want to share on a similar subject.

Deux jours. Je suis restée deux jours enfermée sans sortir dehors. Deux jours en observatoire à regarder les autres défiler alors que moi je restais enfermée. C’est illégal mais pourtant bien praticable. J’y ai vécu des symptômes de désillusion, de perte de sensations. Jamais je n’ai eu de réponses. Les autres ont pu sortir, mais pas moi. Après ces deux jours de calvaire, je suis allée à la cour. C’était le 24 décembre 2019. Mon corps criait. Je n’arrivais pas à prendre l’ascenseur. C’est à peine si on me laissa le temps de respirer dehors entre la ride de taxi et mon jugement à la cour dans ce bâtiment de béton. On me dit de lâcher l’affaire pour négocier à la baisse mon temps de séjour à l’hôpital. Je m’y résignai et il fût coupé de moitié sans, toutefois, qu’on compte ces deux jours atroces en observation. En observation, je fus la seule à être enfermée pour une aussi longue durée. Deux jours sans sortir dehors, sans respirer l’air, sans souffler de la boucane de carbone, sans ressentir le vent, bref, sans être réellement moi. Mon corps en est encore marqué. J’ai des résidus de symptômes encore présents. Je peine à écrire ce que j’ai vécu, car les souvenirs sont trop forts pour les accepter comme étant les miens. Je suis dans le déni. J’ai trop mal.

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